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Le prêt sur gage pour faire face aux dépenses imprévues - 5 agences BDL proposent cette prestation

Publié le par ouada yazid

Face aux dépenses liées aux fêtes religieuses, au Ramadhan ou à la rentrée scolaire, les ménages se débrouillent comme ils le peuvent pour joindre les deux bouts.

Certains puisent dans les économies faites tout au long de l’année, d’autres recourent au prêt sur gage. En effet, il s’agit de laisser en gage des bijoux en contrepartie d’un prêt qui permettra à ces familles de faire face à leurs dépenses. La Banque de développement local (BDL), qui fait dans le prêt sur gage, est, dès la veille de Ramadhan et pendant tout le mois sacré, prise d’assaut par un nombre important de personnes venues mettre leurs bijoux en gage.

«Chaque année à la veille du Ramadhan, je viens mettre en gage les bijoux de mon épouse en contrepartie d’un prêt qui nous permettra, mon épouse, nos quatre enfants et moi-même, de faire face aux dépenses liées au mois sacré. Je rembourse cette somme avant le Ramadhan suivant et je récupère les bijoux, mais peu après je reviens les mettre en gage ces mêmes bijoux», déclare Abdelhamid, la cinquantaine, rencontré près de la BDL des Annassers, l’une des cinq agences BDL de prêt sur gage. Deux de ces agences se trouvent à Alger (Les Annassers et Harrichet) et les trois autres à Oran, Constantine et Annaba.

Quelle somme une agence BDL de prêt sur gage peut-elle accorder à son client ? «Le montant du prêt atteint 25 000 DA au maximum. Il est fixé en fonction du poids de l’or gagé, à raison de 1000 DA le gramme», précise-t-on à la BDL. De nombreux ménages connaissent la procédure puisque sollicitant souvent cette banque pour de telles transa- ctions. «En période de grandes dépenses, comme en ce mois de jeûne, nous recevons plusieurs dizaines de personnes quotidiennement, parfois plus», nous affirme un agent de la BDL.

Les bijoux déposés ont parfois une valeur sentimentale, nous confient nombre de clients de cette banque, citant les bagues de fiançailles, les alliances et bijoux offerts à l’occasion de mariage. «Il m’est difficile de mettre en gage mon alliance, mais je n’ai pas d’autre choix face à la cherté de la vie et aux dépenses liées au mois sacré», précise Kamel, 45 ans.

Le prêt sur gage est pratiqué par la BDL depuis 1985. «Héritée de l’ex-Crédit municipal, lors de la première restructuration du secteur bancaire, la formule crédit sur gage est devenue une activité traditionnelle et exclusive de la BDL», selon cette banque. «Le prêt sur gage est de plus en plus usité pour le financement de certains besoins sociaux», ajoute la BDL. A noter que l’Algérie est membre de la commission permanente de l’Association internationale des sociétés de crédit sur gage, dont la vocation est de défendre l’épargne et le pouvoir d’achat des ménages dans plus de 20 pays.

«Dans le contexte économique actuel où l’or s’est revalorisé par rapport à presque tous les autres actifs financiers ou devises, la forte pression forçant les ménages à se séparer de leurs objets en or s’est accrue parallèlement à l’augmentation du prix de ce métal», note cette association, selon laquelle «plus de 90% des clients des agences de prêt sur gage, avec très peu de différences d’un pays à l’autre, finissent par récupérer les objets mis en gage et préservent donc leur patrimoine familial».

En Algérie comme dans les autres pays membres de la commission permanente, de l’Association internationale des sociétés de crédit sur gage, le remboursement des prêts et la restitution des bijoux dépendent des moyens financiers du déposant. «Je n’arrive pas à rembourser à temps le prêt qui m’a été octroyé lorsque j’ai mis en gage les bijoux de mon épouse, je suis au chômage, sans aucune ressource», dit Azzedine, père de famille, établi à Alger. «Toutefois, je devrais m’estimer heureux comparativement à d’autres qui, nécessiteux comme moi, n’ont aucun gramme d’or à mettre en gage», ajoute-t-il.

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